
AIDSE-Gaoual
Action pour l'intégration du développement social et économique
* Travail - Justice - Solidarité*


Madame la Marraine,
Monsieur le Parrain,
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Nous vous remercions très sincèrement d’avoir répondu massivement à ce rendez-vous du donner et de recevoir.
Comme les pères fondateurs s’étaient réunis à Philadelphie pour créer les Etats-Unis d’Amérique en 1787, ce sont 8 Associations de Gaoual centre et de ses périphéries, qui se sont réunies ici pour fédérer leurs forces sur un idéal commun, car laissé à elle seule chacune de ces associations est infirme. Mais ensemble seront plus fort, car c’est l’union qui fait la force dit-on souvent.
Ces 8 associations fondatrices sont : l’Association des Jeunes de Gaoual pour le Développement (AJEDEG), l’Association des Jeunes et Amis de Kakoni (AJAK), l’Union des Jeunes et Amis de Wara (UJADWA), l’Association des Jeunes Espoirs de Koumbia (AJEK), l’Association des Jeunes Ressortissants de Wendou M’Bour (AJRW), l’Association des Jeunes Ressortissants et Amis pour le Développement de Foulamory (AJRADEF), l’Association des Jeunes pour le Développement de Kounsitel (AJDK) et Association des Jeunes et Amis de Binani pour le développement (Touba et Malanta).
Aujourd’hui, nous sommes réunis ici pour tenter de poser des jalons, réfléchir, construire ensemble et maintenant, l’avenir de la Guinée en général et celui de la Préfecture de Gaoual en particulier. C’est ce, 28 décembre 2012, que nous avons choisi pour identifier les initiatives bénéfiques à notre Préfecture, donc décider aujourd’hui ce que Gaoual sera demain.
Nous devons ensemble, analyser très objectivement cette question fondamentale qui est de savoir quel sera l’avenir de Gaoual si :
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Nos populations sont misérables, pourtant, nos plaines cultivables sont immenses et inexploitées, nos forêts denses sont dévastées sans que nos habitants n’en tirent profit;
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Nos populations sont misérables, et nos enfants manquent d’écoles de qualité ;
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Nos populations ont faim, cependant chaque année nos taxes minières superficielles sont gérées sans qu’il n’y ait de retombée ;
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Nos populations sont misérables, parce qu’il n’y a pas de débouché pour nos centaines de jeunes qui sont à la recherche de l’emploi ;
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Nos populations ont faim, puisque les routes menant aux greniers sont non bitumées et très difficiles à pratiquer pendant toutes les saisons ;
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Nos populations sont misérables et nos malades ne trouvent pas de soins adéquats ;
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Nos populations ont faim, et leurs droits fondamentaux sont foulés au sol ;
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Nos populations ont faim, nous avons peu d’infrastructures et les rares qui existent sont vétustes et branlants ;
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Nos populations sont misérables, et nos parents boivent des eaux non potables;
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Nos populations ont faim et l’électricité est une denrée quasi inexistante chez nous.
Madame la Marraine,
Monsieur le Parrain,
Respectés invités,
Mesdames et Messieurs,
Ceci est un plaidoyer qui décrit éloquemment la situation de malaise déplorable que vivent les populations de Gaoual. En effet, la physionomie de Gaoual est un spectacle de désolation évidente. A-t-on le droit de nous voiler la face ? A-t-on le droit de nous leurrer ? Notre Préfecture en décrépitude perpétuelle se meurt inexorablement. Aucune note de développement, aucune ONG en activité ou représentative n’existent à Gaoual. La Préfecture de Gaoual vit encore dans le décor des années 1950. Cela nous interpelle tous. Si la Préfecture pouvait se personnifier et parler avec la langue, elle nous aurait dit tout simplement : ‘’Mes enfants, occupez-vous de moi’’.
Jeunes, filles, fils, intellectuels de Gaoual, operateurs économiques, ouvriers et artisans de tout bord, levez-vous, levons-nous, volons au secours de notre Préfecture Gaoual, sauvons-la de la misère, de ce sous développement chronique, reconstruisons-la, rebâtissons-la, y semons la prospérité, les notes du modernisme, car tous les atouts sont réunis : ressources minière, agricole, touristique, etc. tout est à Gaoual, mais fort malheureusement, la pauvreté cruelle persiste depuis la nuit des temps et sous nos yeux. Alors, allons nous être passifs ou devons nous intervenir maintenant et vite?
Nous vous posons la question et on se la pose déjà chaque nuit avant de dormir. Finalement, nous avons choisi la seconde option, c'est-à-dire celle d’intervenir et d’agir le plutôt que possible pour changer le cours de cette triste réalité. Nous avons pris cette décision irréversible, et vous demandons de la prendre avec nous car, nous avons tous un devoir de génération, un devoir de transition, une obligation de résultat, c'est-à-dire, résoudre progressivement tous ces sérieux défis précités, sans compter entièrement sur l’Etat qui a trop de fils pour être un bon père.
Il y a seulement 52 ans, le 35ème et le plus jeune Président des Etats-Unis, John Kennedy déclarait, citation : « Ne vous demander pas ce que votre pays a fait pour vous, demandez-vous ce que vous avez fait pour votre pays ». Fin de citation. Cette célèbre phrase mettait fin à l’Etat providence et donnait naissance à la philosophie de l’initiative privée. Désormais, ce sont les Organisations Non Gouvernementale, les Associations, les Sociétés privées qui sont les fers de lance du développement durable. Quant à l’Etat qui ne peut tout faire, il doit plutôt s’occuper de ses fonctions régaliennes, que sont la justice, la défense, la sécurité et les mégas projets.
Distingués invités,
Mesdames et Messieurs,
Croyez-moi, les Etats Unis, l’Europe et l’Occident en général ont été construits par des privés et des Organisations Non Gouvernementales. Pour illustration, le Palais de l’Elysée, avant d’être nationalisé, était la propriété d’un privé, et aujourd’hui, l’Etat français paye l’Euro symbolique à la famille en guise de loyer.
C’est pourquoi, jeunes et vieux, hommes et femmes, petits et grands, riches et pauvres, intellectuels et paysans, forts et faibles, le devoir reste le même et chacun de nous a un rôle à jouer dans le combat pour la prospérité de notre communauté, communauté qui nous observe, qui nous regarde, qui a tout son espoir porté sur nous. Du coup, les générations que nous constituons doivent se parler, se regarder et s’écouter.
Beaucoup avaient déjà tenté, certains ont échoué, nous souhaitons savoir, très humblement, la cause des échecs pour pouvoir éviter de renouveler la même erreur, puisque « quand on perd on ne doit pas perdre la leçon ». Avec les erreurs on apprend, et avec le temps on comprend.
Beaucoup avaient déjà tenté, d’autres ont réussi leur projet. Nous souhaitons très respectueusement connaître les secrets de leur réussite.
C’est pourquoi, pour fédérer les idées, les expériences, les échecs et les succès des uns et des autres, et pouvoir affronter les défis du développement de la Préfecture de Gaoual avec le maximum de chance de réussir, nous proposons la mise en place d’une ONG dénommée ‘’Action pour l’Integration du developpement economique et sociale’’ (aides) à la place de l’ancienne Association des Jeunes de Gaoual pour le Développement (AJEDEG).
La nouvelle ONG renferme la majeure partie des associations de Gaoual, elle tient compte de tous nos problèmes précités et chaque poste est occupé par un spécialiste en la matière, nous avons donné à chaque César ce qui lui appartient, c’est en cela que cette ONG est particulière, et qu’à l’avenir nous avons espoir qu’elle sera forte.
C’est le lieu de vous informer, que nos sœurs et frères de la Diaspora ont la ferme volonté de nous accompagner dans ce vaste processus de développement durable.
Ce soir donc, nous profitons de ce dîner débat pour aller à la chasse de vos idées novatrices. Dites nous ce que vous pensez de « l’avenir de Gaoual » et toutes vos idées seront notées, puis transformées en projet de développement communautaire, participatif et sans exclusion.
Vive la Guinée, vive la Préfecture de Gaoual.
Ceci dit, votre jeunesse est à votre écoute ! Je vous remercie.
Mamoudou SANE
Président de l’ONG -aidse-